“ and there she goes again ” • odyssee.

**messages** : 106 **date d'inscription** : 30/07/2009

Trainant des pieds, la jeune fille avait fini par entrer dans le bar, agacée par les regards insistants de l'un des serveurs qui, à chaque fois qu'elle passait devant la porte, était à deux doigts de l'assommer dès qu'il comprenait qu'elle n'allait pas encore rentré. S'ennuyait-il tant qu'il attendait le client, près à sauter sur le premier qui passait devant le Mad Cow Tavern. Si c'était le cas, Jules n'était pas un cadeau puisque ça faisait près de vingt minutes qu'elle ne cessait de tourner en rond devant le bar, attendant avec impatience l'une de ses amies. En effet, si la demoiselle avait pour habitude d'arriver avec une heure de retard, ce jour-là, Odyssee l'avait clairement battu puisque si l'on ajoute le retard de mademoiselle Prince-Butler à celui de miss Swansborough , on approchait l'heure et demie. Si Jules avait pu harceler son amie d'une dizaine de textos, elle l'aurait fait. Malheureusement, elle était partie trop vite de chez elle, oubliant les trois quart de ses affaires aux passages, lorsqu'elle s'était rendue compte qu'elle était en retard. Enfin, c'est ce qu'elle aurait prétexté si la personne qui avait fixé ce rendez-vous avait été à l'heure. En réalité, elle détestait tout simplement attendre alors elle s'arrangeait pour avoir assez de retard pour ne pas à avoir attendre les autres. Mais, il semblerait qu'à la longue, Odyssee ait fini par comprendre son stratagème. Pourtant, alors qu'elle attendait devant le bar, la jeune fille ne put s'empêcher de penser que ça n'avait rien à voir avec son comportement et s'inventa des centaines de scénarios.. en passant du plus simple : son amie avait loupé le précédent ferry et devait attendre le nouveau, au plus farfelu où Odyssee aurait fini par devenir encore plus folle qu'elle ne l'était déjà et, avait fini par croire qu'elle avait comme l'héroïne qu'elle représentait, Bulles, des super-pouvoirs et qu'elle pourrait traverser l'étendu d'eau qui séparait l'île sur laquelle elle habitait de l'Australie.
Toujours est-il que, lasse d'attendre son amie debout à faire les cent pas, Jules finit par se décider à entrer dans ce bar. Elle n'aimait guère devoir à y entrer, la musique y était trop calme, les gens trop discrets… La jeune fille ne sentait pas à sa place, persuadée que les gens la regardaient de travers, la jugeant. Il faut dire qu'entendre : « putain, elle a finit par entrer ! c'est pas trop tôt ! » n'aidait pas vraiment à se sentir à l'aise. Mais bon, il fallait bien faire plaisir à Odyssee qui lui avait donné rendez-vous dans cet endroit, elle ne lui aurait sans doute pas pardonné de refuser encore une fois d'y entrer puisque ça faisait près de six mois que toutes les semaines, son amie lui donnait rendez-vous là-bas et que Jules trouvait une excuse pour qu'elles se retrouvent ailleurs. Mais, à peine eut-elle fait quelques pas pour rejoindre une table et s'asseoir au fond de l'un des fauteuils qui était à côté, qu'elle eut le sentiment de tromper les Wesley. En effet, il y avait des chances pour que si Cael vienne à apprendre que la demoiselle avait été dans un autre bar que le pub que son père dirigeait, ce dernier lui reproche pendant des mois. Oui, toute excuse était bonne pour que ces deux-là se disputent.
De toute façon, c'était trop tard à présent que le serveur s'approchait d'elle pour lui demander ce qu'elle désirait. La bienséance aurait voulu qu'elle attende Odyssee avant de faire sa commande mais puisque cette dernière la faisait attendre, Jules jugea que ces règles n'avaient pas lieu de s'appliquer. Quoi que, dans tous les cas, la demoiselle aurait trouvé une excuse pour ne pas à l'avoir à l'attendre. Ainsi, elle commanda un coca qui arriva quelques minutes plus tard. Le sirotant, Jules ne pouvait s'empêcher de regarder toutes les trente secondes derrière son épaule, à travers la baie vitrée si elle voyait une silhouette blonde arriver.

**messages** : 159 **date d'inscription** : 29/08/2009

001 — I AM A VAMPIRE, I HAVE LOST MY FANGS

« Ward c'est encore moi, ça fait genre un million de messages que je te laisse, qu'es-ce-que tu fous sérieux ? Bon rappelle moi au plus vite. » À croire que depuis que Lee est blessé au genou et que Ward a découvert qu'il n'est franchement si mauvais qu'il y paraît en rugby, le jeune homme laissait tomber son seul repère dans l'univers : Odyssee. Bon, pour être totalement franche, ça n'est pas la stricte vérité. Mais c'est comme ça que la jolie blonde le conçoit : Ward est à elle et puis c'est tout. Enfin peu importe, la seule chose à retenir pour le moment c'est qu'Odyssee est énervée.
D'abord, on est dimanche. Par définition, le dimanche est le jour qui craint le plus. Ensuite, le dimanche il y a moitié moins de ferry qui joignent Arcadia à Townville. Par conséquent, trois fois plus de chances qu'Odyssee le rate. Et enfin : personne ne daigne répondre au téléphone. Ward le premier mais aussi Rosie et Jules qui doivent sûrement dormir à poings fermés puisqu'en marmottes qui se respectent, les deux filles ne pointent jamais le bout de leur nez avant midi un dimanche. Or, il est neuf heure du matin. Pourquoi Odyssee ne dort-elle pas comme ses amies ? D'abord parce qu'Albion à une fâcheuse tendance à effectuer la danse de la pluie dans toute la maison dès qu'elle pose un pied hors de son lit et ensuite parce qu'Odyssee est insomniaque. Elle est donc debout et en rogne depuis six heures du matin. Super.
« Ody ! Si tu t'ennuies tu peux m'aider à repeindre la terrasse » Ce genre de cri retenti bien trop souvent dans l'immense maison des Swansborough. Tellement que même les animaux rôdant dans le coin n'y prêtent plus attention. Comme si Odyssee allait sérieusement repeindre une terrasse. Pas que ça l'ennui, au contraire ça pourrait être marrant. Mais sincèrement : Odyssee Swansborough un pinceau à la main ? Ça serait un peu comme si on demandait à Hulk de venir repeindre les détails de la chapelle Sixtine, c'est dire. « Nan mais ça va aller papa, faut que je choppe le ferry j'ai rendez-vous avec Jules ! » Et un deuxième cri chez les Swansborough, un. La petite blonde se regarde un instant dans le miroir de sa chambre, en priant intérieurement pour que son nez ne s'allonge pas à la vue de cet horrible mensonge. Certes, la jeune femme a bien rendez-vous avec Jules, comme pratiquement tous les dimanches, mais ça n'est pas avant vingt heures ce soir puis que les deux filles vont à la taverne et qu'il serait déplacé de se pointer là-bas à dix heure du mat. M'enfin... pas de nez s'allongeant Odyssee peut continuer dans sa lancée. Tourbillonnant comme à son habitude dans les quatre coins de la maison, la jeune femme attrape un bout de gâteau dans la cuisine avant de se précipiter dans la salle de bain sur les coups de onze heure. C'est dingue ce que le temps passe vite lorsque tu ne fais rien !
Les cheveux trempés et la salle de bain transformée en océan atlantique, Odyssee attrape un vieux t-shirt de la fac qu'elle enfile avec un short traînant dans le coin, probablement à Albion puisqu'on dirait une taille six ans... mais qu'importe : le dernier ferry de la matinée est à midi et demi et la jene femme est déjà en retard. « P'paaaa, j'y vais ! Je reste sûrement dormir chez Lee ce soir. Byye ! » Claquant la porte derrière elle, Ody se met en quête d'un mini footing d'Arcadia jusqu'au ferry du village voisin - soit en gros trois minutes de course - et manque de rater l'arrêt mais le 'chauffeur' ne la connaissant que trop bien, elle réussi tout de même à se glisser parmi les rares passagers du jour. Townsville, here i come.

Le soleil cogne avec lourdeur sur la peau diaphane d'Odyssee en ce début d'après-midi bien trop ensoleillé. Comme dirait Jules « C'est franchement bizarre que pour des australiennes pures souches, on soit si blanches sérieux ». Mais perdue quelque part entre les plantes autotrophes et les algues hétérotrophes, Ody ne prête guère attention aux multiples coups de soleil qui risquent de lui brûler la peau si elle continue ses devoirs de biologie assise à la terrasse de ce café. Ce qui est assez étrange puisque son habituelle capacité de concentration est d'environ vingt secondes par questions - raison pour laquelle elle ne fait que rarement ses devoirs - mais aujourd'hui, prise de soudains remords de rater les premières évaluations du semestre, Odyssee a décidé d'achever d'une traite les divers travaux de ses matières principales. Biip. Presque achever alors ? Car si le soleil n'aura pas eu raison de son élan de bonne conscience, le moindre petit texto vibrant dans sa poche suffit amplement à la faire changer de point de vue. Toujours ok pour ce soir ? On se retrouve à 20h ? ~ Buttercup Et puis quoi encore ? C'est pas Odyssee qui a annulé les trois derniers rendez-vous du dimanche soir qu'on sache. N'importe quoi !
À demi-énervée, Odyssee dépose un billet sur la table du café et s'éclipse rapidement dans les ruelles éclairées de la ville. Quiconque l'a croise peut se demander ce qu'elle trouve de si passionnant aux alentours puisqu'elle ne cesse de tourner et de virer sans but précis. Vous croyez qu'elle s'ennuie ? Eh bien non ! La jeune femme adore simplement se balader sans but précis au détour des rues les plus surprenantes de Townsville. Voilà qui est dit.
Il est déjà presque vingt heure. Pourtant, Odyssee n'est pas dans le bus qui la mènera au lieu du rendez-vous. Non, elle encore assise à table avec Lee qui lui tient la jambe en se plaignant du temps, du père Noël et de ses lutins. À croire que depuis qu'il a été suspendu de l'équipe de rugby, il devient ce genre de type inbuvable se croyant supérieur aux autres sous prétexte qu'il détient une blessure de guerre. « Écoute Lee, j'ai rendez-vous avec Jules et je suis déjà en retard de cinq minutes. » Ce n'est pas vraiment l'idée d'être en retard qui la ronge, puisque de toute manière Jules frôle toujours l'heure de retard sous prétexte que « Attendre les autres c'est pas cool » mais écouter son frère geindre sur les misères de sa pauvre vie tout en supportant le bruit de fond de la pizzéria bruyante dans laquelle il l'a traînée.. ça n'est pas vraiment la vision qu'Ody se fait d'une soirée parfaite. « Merde Ody, je t'héberge tu vas pas me faire chier ! En plus, c'est à cause de ton copain que je suis dans la merde ! » Poussant un soupir de lassitude, Odyssee se dresse légèrement sur son siège, prête à bondir à la moindre occasion. Ward n'était en rien responsable de cette foutue blessure au genou que Lee se traînait depuis quelques temps et puis dans le fond : Odyssee se fiche pas mal de leurs histoires de rugby ! « Bon, j'suis pas venue pour écouter tes conneries. Je vais voir Jules, à ce soir ! » Voilà qui est dit.
Odyssee se dépêche de sortir de l'endroit trop bruyant à son goût. Une fois dehors, elle tente une nouvelle fois d'appeler son amie mais personne ne décroche. « Putain, Jules t'as encore oublié ton portable ! Bon, il est presque 21h et je suis super-méga en retard, en plus j'ai loupé le dernier bus du quartier. Mais j'arrive ! » À croire que personne ne daignerai répondre au téléphone jusqu'à la fin de la journée !
Essoufflée et gelée par la nuit tombante, Odyssee se rue au travers des avenues en quête d'une tête brune familière qui, peut-être, serait elle aussi en retard. Mais elle ne voit personne, pas un visage familier ce qui renforce l'idée qu'elle est véritablement super méga-à-la-bourre. Arrivant, tremblante à l'entrée de Mad Cow Tavern, la jeune femme tente d'apercevoir son amie sur le parking mais celle-ci semble déjà être rentrée. Ody entre donc d'un pas mal assuré dans la taverne, prête à subir le savon de son amie qui ne supporte pas d'attendre. « Désolée du retard, y avait un mouton devant ma porte. Sûrement le même qui a mangé ton téléphone ! » souffle la petite blonde en se glissant sur le siège face à Jules. Leurs regards se croisent, Jules ne semble pas encline à rire. « T'as déjà commandé sale vilaine ! C'est pas comme si tu m'avais attendue une heure et demie quoi.. » Un sourire angélique suffira-t-il à faire passer la pilule ?