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« Lily, je t’aime. » Je fermais les yeux automatiquement. C’était beaucoup trop pour moi. J’avais succombé, je savais que ce n’était pas bien, que j’allais à l’encontre même de mes principes. Cependant, ça a été plus fort que moi. Son regard m’a touché, ses bras m’ont enlacé, ses mots m’ont conquit. Doucement, je passais ma main dans ses cheveux bruns. Il était l’un de mes étudiants. Il était aussi celui dont j’étais amoureuse. Et pourtant, nous n’avions pas le droit d’agir ainsi. « Moi aussi, je t’aime. » Il y a tellement de choses que je pourrais lui dire. Tellement de projets que j’aimerais voir se réaliser. Mais tout cela, ce n’était pas pour nous et le savions très bien. Notre passion, notre amour n’était qu’une illusion, quelque chose qui ne pourrait pas durer parce qu’un jour ou l’autre, quelqu’un nous découvrirait. Nos rêves se briseraient donc. Je pouvais perdre mon travail, ce pourquoi je me suis battue pendant si longtemps. Lui, il perdrait sa bourse, il perdrait sa place à l’université et ce n’est absolument pas ce que je voulais. « Mais … » Ehren ne me connaissait que trop bien. Chacune de mes pensées étaient analysées au millimètre près. Je me sentais si bien avec lui. « Tu sais qu’on ne doit pas se dire des choses pareilles. On pourrait y perdre beaucoup. » A trop s’aimer, on allait finir pas se détruire l’un comme l’autre. Il m’a embrassé. Je n’avais jamais connu cela avec qui que ce soit. C’était un sentiment étrange, une chose que je découvrais à chaque fois que je passais du temps avec lui. Ehren et moi étions des amants illégitimes. Nos gestes, nos mots étaient des limites que nous ne pouvions nous empêcher de repousser. Je l’aimais de cette manière.

La suite dira que j’ai mis des barrières entre nous. Je refusais de le voir et quand, enfin, il y parvenait, je n’osais même pas le regarder dans les yeux car il y avait de fortes chances pour que je succombe de nouveau. Au bout de quelques semaines, il n’est plus venu à mes cours. Ils n’étaient pas obligatoires, il faisait donc ce qu’il voulait. Un jour, par hasard, je l’ai recroisé dans le couloir. J’avais pensé depuis, qu’il avait décidé de changer d’université. C’était bien pire. Il était au bras d’une autre étudiante, l’embrassant à pleine bouche comme si je n’existais plus pour lui. Mais après tout, je l’avais bien mérité. J’étais blessée. Ces barrières n’ont rien enlever à cet amour que j’ai pour lui. Un considérable désir inachevé.